Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière

Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière

Lettre autographe signée, Paris, 16 janvier 1785, 3 pages, à Angélique Mitoire.

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En détail

Lettre autographe signée, Paris, 16 janvier 1785, 3 pages, à Angélique Mitoire.

Magnifique lettre d'amour adressée à sa cousine Angélique de Bessi, mariée en 1779 à Charles Mitoire, pour laquelle il éprouve une passion malheureuse et non réciproque. Cette déception encouragea sa tendance à la misanthropie.

« [...] N'attribuez qu'au délire de l'imagination l'ardeur enflammée d'un coeur ivre d'A…mitié [...] »

« [...] je serai tous ce que vous voudrez que je sois, parce que je ne risque rien de m'abandonner tout entier à mon amie... Est-ce bien parler que cela ? Etes-vous contente ? Dites oui, prouvez-moi le, et pour dernière folie, je bondis de 15 pieds dans mon cabinet ivre de joie, et l'ame haletante de plaisir. [...] »

« [...] Adieu, femme divine, cousine adorée, amie tendre, précepteur sévère, mais indulgente et douce lorsque l'on se rend à vos conseils. Ajoutez donc quelque foi à mes promesses, croyez à la sincérité de mes résolutions ; plaignez moi souvent, corrigez moi toujours, et ne cessez jamais de m'aimer ; ce sentiment est trop nécessaire à mon existence et a mon bonheur pour que je ne sacrifie pas tout au monde, au désir d'en être sûr. [...] »

Cette lettre est caractéristique des sentiments amoureux de la Reynière. Amoureux éconduit mais qui recherche ou prétend rechercher, à défaut, l'amitié, comme substitut, tout en ayant toujours des pensées amoureuses et en demandant une affection quasi maternelle.

Notes :

(1) M. Catanio est cité dans La lorgnette philosophique... (1785) comme étant un « constructeur d'instruments de physique ». C'est chez lui que la Reynière se fournit en « bougies phosphoriques », ces mèches enduites de phosphore, contenues dans un tube de verre et qui s'enflammaient lorsque l'on brisait le verre.

Nous remercions M. Régis Confavreux, spécialiste de Grimod de La Reynière et auteur de nombreux livres sur le célèbre gastronome, pour ses savantes précisions.

[d'une autre main : 16 janvier 1785]

Rien au monde ne peut me lasser venant de la part de l'amitié ; et si je suis sensible au délà de tout ce que je puis dire à votre lettre ; je n'en suis nullement piqué. Les lecons qu'elle contient sont très sensées, et je me les suis faites plusieurs fois à moi même. A cela répondrez vous pourquoi n'en profitez vous pas ? Hélas ma bonne cousine ! mon indulgente amie ! Je ne demande pas mieux. Mon mal pour être par vous désespéré n'est pas encore devenu incurable. Il s'agit seulement d'employer les grands remèdes, ceux que vous avez mis en usage jusqu'à ce jour n'ont pas produit assez d'effets... si bien daignez en employer d'autres. Armez vous d'indulgence plutôt que de sévérité... ayez compassion de votre ami, et soutenez le par la douceur au lieu par exemple de ces regards sévères et de ce silence mélancolique, qui l'affligent sans le corriger, mettez en usage (c'est un cousin qui vous parle) ces petits moyens dont les femmes savent tirer un si merveilleux parti. ces légères faveurs qui ne tirent point à conséquence, et qui opèrent de grands prodiges sur les ames hélas trop innocentes des pauvres célibataires. Si ces moyens vous repugnent, si votre amitié refuse d'en faire l'Epreuve, je desespere de ma [----], car je sens qu'eux seuls peuvent l'opérer ; Eux seuls, et d'autres encore, mais auxquels il ne m'est seulement pas permis de songer, quoique j'y pense hélas tous les jours !

[...]

Il est je crois nécessaire que vous lisiez cette lettre avant que j'arrive à Monceau C'est pourquoi je ne partirai de Paris qu'à 3 heures ; mettez vous toujours à table à l'ordinaire, et si vous avez lu ma lettre quand j'arriverai, demandez moi tout de suite des nouvelles de M. Catanio (1) ce sera le mot du guet.

Adieu, femme divine, cousine adorée, amie tendre, précepteur sévère, mais indulgente et douce lorsque l'on se rend à vos conseils. Ajoutez donc quelque foi à mes promesses, croyez à la sincérité de mes résolutions ; plaignez moi souvent, corrigez moi toujours, et ne cessez jamais de m'aimer ; ce sentiment est trop nécessaire à mon existence et a mon bonheur pour que je ne sacrifie pas tout au monde, au désir d'en être sûr.

J'ai l'honneur d'être avec l'attachement le plus tendre et le plus respectueux.

Ma chère Cousine,
Votre très humble et très obéissant serviteur
Grimod de La Reynière

Paris 16. Janvier 1785
a 2 heures.

Références biographiques
Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière
Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière

Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière (1758-1837) est un original, avocat, journaliste, feuilletoniste et écrivain français qui acquit la célébrité sous Napoléon Ier par sa critique spirituelle et parfois acerbe, ses mystifications et son amour de la gastronomie.

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Angélique de Bessi
Angélique de Bessi

Angélique de Bessi était la cousine d'Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière. Elle est mariée en 1779 à Charles Mitoire, ce qui fut un drame pour l'auteur qui éprouvait pour elle un amour non partagé. Cette déception encouragea sa tendance à la misanthropie.

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Caractéristiques
01-833
Type
Lettre autographe signée (L.A.S.)
Lieu
Paris, France
Date
16 janvier 1785
Nombre de pages
3
Langue
Français
Sujet
Amour
Provenance
Collection du docteur Yves Gogue
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Authenticité
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