Alexandre II

Alexandre II

Sublime et longue lettre d'amour fou adressée à la maîtresse impériale et future princesse Yourevskaïa.

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Il s'agit d'une lettre authentique.
Cette lettre est accompagnée d'une fiche descriptive comprenant une retranscription.

En détail

Lettre autographe, Saint-Pétersbourg (Russie), 31 janvier et 1er février 1868, 12 pages in-8° sur papier à son chiffre couronné, en français et en russe, à Ekaterina Dolgoroukova.

Sublime et longue lettre d'amour fou adressée à la maîtresse impériale et future princesse Yourevskaïa.

Cette lettre d'amour témoigne de leur passion intense et de leur intimité. L'Empereur exprime son amour pour Ekaterina, sa tristesse lorsqu'il n'est pas en sa présence et son admiration pour sa grande capacité à lui donner du plaisir. Il évoque également les moments simples qu'ils ont passés ensemble, se promenant et faisant du traîneau, ainsi que leur complicité et leur franchise.

Il s'agit d'un puissant témoignage d'amour et il convient de souligner le contexte historique pour une meilleure compréhension de son contenu. En effet, Alexandre II était l'Empereur de Russie (de 1855 à 1881) mais également grand-duc de Finlande et roi de Pologne. Il a été surtout connu pour l'une de ses réformes radicales : l'abolition du servage en 1861. Bien que marié à l'Impératrice Maria Alexandrovna (de la Maison royale de Prusse), il s'attache vite à Ekaterina Dolgorukova lorsqu'on lui présente les élèves de l'Institut Smolny au cours d'une visite officielle ; elle n'a alors que 19 ans et l'empereur, 48.

La relation entre Alexandre II et Ekaterina était évidemment scandaleuse à l'époque en raison de leur différence de statut (bien qu'elle venait déjà d'une famille princière) et surtout du fait qu'Alexandre II était déjà marié. Toutefois, leur couple tiendra jusqu'à l'assassinat de l'Empereur.

Notre lettre témoigne donc de la passion et de la profonde affection que partageaient l'Empereur et Ekaterina. Ils avaient notamment des plaisanteries personnelles, telles que l'utilisation du mot « bingerle » pour parler de leurs ébats sexuels. Ces témoignages d'une rare complicité et de leur humour partagé sont rares dans une lettre provenant d'un personnage si important, ici Tsar de Russie.

Dans cet échange, le Tsar souligne également la franchise qu'ils avaient l'un envers l'autre, ainsi que le respect mutuel qu'ils se portaient, malgré leur relation illicite. En effet, Ekaterina n'est pas pour l'Empereur une simple maîtresse et il exprime sa conviction que leur amour est éternel et qu'ils seront unis pour toujours. Ce passage, très beau, sera confirmé par l'histoire : à la mort de sa femme, l'Empereur épouse Ekaterina et légitime leurs quatre enfants. Cet amour profond et sincère a su résister à l'épreuve du temps. Leur couple ne sera brisé que par l'assassinat du souverain, le 13 mars 1881, soit 8 mois seulement après l'officialisation de leur mariage.

Un certificat d'exportation permanent est inclus, ainsi qu'une fiche comprenant une retranscription complète (incluant le russe).

N°19

S. P. Vendredi 19|31 Janvier 1868, à 9½h. du matin.

Grâce à toi, cher Ange, que j'aime plus que la vie, j'ai admirablement dormi et après avoir fait ma promenade matinale, j'ai eu la joie de recevoir ta chère lettre d'hier et je vois avec bonheur que malgré que tu aies été рыба, tu as pourtant conservé une bonne impression de notre soirée d'hier. Quant à moi je me sens encore tout imprégné de nos bingerles car toi tu as toujours le talent de [raturé: te] me donner de la jouissance et j'en suis jaloux, car hélas ! je ne le possède pas. C'est tout ce que je puis te dire pour le moment. пора за работу.

A 11h. du matin. Tu sais, cher Ange de mon âme, que je suis heureux de profiter de chaque moment libre pour causer avec toi et c'est ma seule consolation quand je ne puis pas être auprès de toi, qui est ma vie.

Je ne puis pas me rendre compte moi même pourquoi, mais je me sens particulièrement triste ce matin ; - твое сердце - - тебя. C'est que je ne puis plus vivre sans toi !

Il me semble que je n'ai pas su assez t'exprimer hier, tout ce qui débordait d'amour et de tendresse pour toi, dans ce cœur qui t'appartient à tout jamais et qui ne respire que par toi. Ce qui me console un peu c'est de voir que mes lettres te donnent pourtant des moments de soleil et c'est dans les tiennes que je puise le courage pour supporter mon existance, qui m'est tellement à charge que je ne saurais que devenir, si je n'avais pas un Ange comme toi pour me soutenir. Aussi n'oublie pas que ce n'est que toi, mon tout, qui me rattache à la vie, dans l'espoir de pouvoir te la consacrer un jour en entier. Ce n'est rien de nouveau pour toi, mais il me semble que cela doit être pour toi aussi une consolation de te dire que tu es devenue le soutien et le courage de l'êter que tu aimes et qui t'appartient corps et âme. Oh ! merci, merci pour la confiance que tu as en moi et ma vie te prouvera que j'en suis digne. Celle que j'ai en toi est aussi illimitée. Que Dieu ait pitié de nous et ne nous abandonne pas.

A 3½h. après-midi. Je rentre tout rempli de soleil, grâce à nos rencontres à pied et en traineau. Tu étais [de nouveau ?] tellement ravissante que j'ai eu toutes les peines du monde de me retenir pour ne pas me jetter à ton cou et tu as pu lire dans mes yeux tout ce qui se passais en moi et les tracas qu'ils portaient de nos bingerles d'hier, comme les tiens aussi. Après t'avoir quitté à la Fontanka j'ai rencontré ta sœur au jardin et lui ai dis que nous l'avions reconnu de loin et je lui donnais le médaillon, en l'assurant que cela avait été mon intention depuis longtems et que je venais d'apprendre par toi que j'avais deviné son désir. Elle me parut très contente et me parla de nouveau de bingerle, en m'assurant que tu lui avais dit que j'y pensais sans cesse et quand je lui demandais si elle savait ce que cela voulait dire, elle m'assura que oui, en prétendant qu'elle n'osait pas me le dire sans demander ton autorisation. - вы удивляетесь ? мне стыдно! [----].

Il faut avouer que nous sommes deux fous qui ne pensent qu'à jouir de toutes les façons de notre amour. Je m'imagine les reflexions que Michel et Louise auront fait sur notre compte en nous rencontrant l'un après l'autre. Maintenant je veux me reposer jusqu'au diner car je ne puis pas te cacher que je me sens passablement atigué de toi et ma figure est impossible. Мне Стыдно стало когда я увидел себя в зеркале. Вы удивляетесь что я -. Ахъ ужасъ! -- Больно! Хочу быстрее. И мне ---- могли лечь отдыхать теперь - Ну да!.

A 9h. du soir. Nous sommes quelques personnes à diner, ce qui m'embête et m'ennuie au delà de toute expression. Мне тебя хочется видеть и больше никого. Je me reposais ensuite jusqu'à 7½h. Puis vinrent les enfans et depuis 9h. j'ai travaillé et fini tout ce que j'avais et suis heureux de pouvoir au moins causer par écrit avec mon adorable lutin, dont je me sens plus amoureux que jamais. On prend un bain, après quoi nous prendrons le thé et puis je ferai une partie chez moi, pour la première fois depuis Мне больно и скучно что немогу быть сътобою и твое сердце [----]. Pour me consoler je viens de relire tes lettres de Naples de tous ces jours de l'année passée et je ne puis que remercier Dieu de nous avoir de nouveau réuni et de nous avoir accordé tant de bons moments de bonheur. Il a été si bon pour nous jusqu'à présent que nous n'osons pas douter de sa miséricode dans l'avenir et cet espoir me soutient et je voudrais que cela te redonne aussi du courage comme à moi.

A minuit. Ma partie n'a fini qu'à 11½h. et je viens de faire encore un tour en traineau, par un temps très agréable et en pensant combien nous en aurions joui si nous avions pu la faire ensemble. Et à propos du bain de tantôt j'ai aussi du penser à nous. Nous n'aurions pas pu nous empêcher de les prendre ensemble et de jouir de nos bingerles dans l'eau. Вы удивляетесь? Ахъ ужасъ! И нам было бы тепло и сладко вместе. Прости меня, ангелъ мой, что я про это говорю, - да -- делать не могу удержать мое воображение и скрывать отъ тебя мои мысли, [----] все мое существо. Maintenant je vais lire : [----], puis prier pour nous et me coucherai raisonablement pour me sentir bien reposé[raturé: r] pour demain. Мысленно прижимаю тебя - твоему сердцу и целую все что мне принадлежитъ и что для меня дороже и милее всего на свете.

Samedi 20 Jan.|1 Fevr., à 9½h. du matin.

Bonjour, mon Ange, je t'aime plus que la vie et je viens de recevoir et de dévorer, avec une véritable jouissance de cœur, ta chère lettre d'hier, qui m'a rempli de soleil, car je me sens aimé, comme moi je t'aime. Je suis devenu ta vie et toi tu es la mienne. Nous le resterons tous les deux plus que jamais. C'est tout ce que je puis te dire pour le moment, car je dois me remettre à ma besogne et je prévois une rude matinée.

A 1¾h. après-midi. Comme je l'avais prévu ma matinée a été particulièrement laborieuse, aussi j'avoue que je n'en peux plus. La seule chose qui me ranime c'est l'espoir de te rencontrer bientôt en traineau et de nous retrouver ce soir dans notre cher nid et je dois t'avouer, cher Ange, que j'éprouve de nouveau la rage de nos bingerles. Мне тебя хочется и никогда съ тобою не разставаться и больше ничего.

A 3½h. après-midi. Ты должна была чувствовать, Ангел мой атя, ведь у меня сердце немело от радости когда мы встретились на набережной и я заметил твой платокъ и - на Невском. Мы оба поняли что мы - выразить друг другу нашими платками. Malheureusement mon cheval était tellement fatigué, de ces chemins si lourds, que je n'ai plus pu aller à la Morskaïa, car il se serait arrêté et c'est avec peine qu'il m'a traîné jusqu'au jardin d'été, où j'ai marché et rencontré ta sœur, qui m'a dit que tu l'avais chargée de me dire que je devais deviner moi même la signification de bingerle. Elle prétend le savoir, mais n'a pas voulu me le dire, tout en riant comme une folle. J'avoue que je serais curieux de savoir le sens qu'elle donne à cette expression que nous aimons tant et encore plus la chose elle même. Не такъ ли ? Ахъ ужасъ! Мне стыдно! - ну да что что!. - Ainsi.

Oh ! que j'adore toutes ces expressions, qui sont de ton invention[raturé: s], et nous rappèlent les plus heureux moments de notre vie. Я чувствую что насъ тянет друг к другу еще сильнее чемъ когда либо. Pourvu que tu ne sois pas à nouveau рыба ce soir, à moins que tu n'aies pris déjà ton M. d. t., dont tu avais [raturé: déjà] des précurseurs.

Dans tous les cas, je te remercie pour ta franchise, car tu sais que c'est à cela que je tiens le plus. Quant à me demander pardon, lorsque tu es une рыба, tu n'oses pas le faire, car je sais bien que cela ne dépend pas de ta volonté et que c'est toujours le moral qui en est la cause et tu m'as prouvé plus d'une fois que malgré cela, tu ne songeais, qu'à me donner de la jouissance et du bonheur, en t'oubliant toi même.

Ты видишь, душа моя Катя, что я знаю тебя лучше тебя самой и умею ценить этого ангела которого Богъ позволил мне любить, которому счастлив я принадлежать душой и теломъ и въ которомъ сосредотачитвается теперь вся моя жизнь. Oh ! merci, merci, pour toutes les adorables paroles de ta lettre d'hier, que je viens de relire encore avec bonheur et c'est surtout ta confiance illimitée en moi qui me le donne. - Oui certes - je suis heureux et fier de t'aimer et d'être ton bien pour toujours, aussi aucune séparation ne pourra nous arracher l'un à l'autre et changer en quoi que ce soit notre adoration mutuelle. Мы приросли другъ к другу навсегда и если даже намъ не суждено иметь это счастье, которое сделалось единственной целью нашей жизни, мы всетаки останемся верными друг другу до последнего нашего издыхания. Tu sais, cher Ange, que dans nos cœurs nous sommes depuis plus d'un an mari et femme, aussi je ne cesserai, jusqu'à mon dernier soupir, de me regarder comme ton bien et pour te prouver la confiance que j'ai en toi, je te dirai que je suis persuadé que tu as le même sentiment en toi. Я твой а ты моя навсегда. - Ainsi et plus rien !

A minuit. Je t'aime, je t'aime et suis heureux de t'aimer, chère, chère Катя de mon âme, voilà le cri du cœur qui t'appartient à tout jamais et qui ne respire que par toi. Je me sens tout impregné de tout le bonheur que tu as su me donner pendant notre bonne soirée et notre bingerle m'a fait jouir doublement, parce que je voyais et sentais que tu partageais avec moi le délire du bonheur que j'éprouve toujours quand je me retrouve дома. [Au reste ?] tu as du le voir et le sentir toi même. Мне еще теперь пищать хочется отъ счастiя! Mais au nom du Ciel ne te faches pas pour la franchise avec laquelle je t'ai parlé ce soir. J'aurais peut-être mieux fait de ne pas te le dire, mais c'est devenu un tel besoin pour moi de tout te dire, que je ne sais plus rien te cacher, même mes pensées les plus intimes et c'est justement parce que je me regarde comme ton bien, que je te l'ai dit. Tu dois comprendre que ma position est souvent bien délicate et que je dois malheureusement bien souvent jouer la comédie pour ne pas éveiller des soupçons. Но съ тобою, ангелъ мой, я не умею играть комедии, ты моя совесть и я не могу исповедовать предъ тобой все. Оно сделалось потребностью моей жизни которую я мог посвятить тебе одной. Oh ! merci, chère amie de mon âme, pour la bonne nouvelle que tu m'as communiqué ce soir, au sujet de la remise de votre départ jusqu'au mois de Juin et n'oublies pas d'en remercier encore de ma part la bonne Louise et dit lui que je lui en serai éternellement reconnaissant, car je vois qu'elle comprend le sérieux de notre affection et qu'elle a eu pitié de nous. Ce fut un plaisir véritable pour moi de l'avoir aperçue un instant à l'Opéra, où je ne suis resté pas même une heure. Такая скука была что я выдержать не могу и прежде 11 ч. былъ уже дома и теперь только что вышелъ изъ ванны. Ты знаешь, душа моя Катя, о чемъ я думалъ все время сидя въ ней. Мне хотелось быть въ ней съ тобою и делать бингерле, car nous n'en aurions certes pas laissé échapper les occasions partout et toujours. Припомни, Ангелъ мой, намъ было сегодня сладко дома et de nous sentir si complètement un. Je ne puis pas oublier le moment où tu m'embrassa [ratures] pour me prouver que tu n'étais pas рыба puis l'expression de tes adorables yeux pendant que nous éprouvions le délire de la jouissance ! Il y a vraiment de quoi en devenir fou et il faut avouer que nous le [----] joliment et nous le prouvons à chaque occasion. Пора теперь спать. Пойду молиться за насъ и лягу всегда мысленно съ тобою и прижимая тебя крепко къ твоему сердцу. Ainsi demain j'espère te rencontrer à 2¼h. et Lundi à 8h. du soir nous nous retrouverons avec plus de râge que jamais dans notre nid et pour le matin tu me diras ce que tu comptes faire. Люблю тебя безъ памяти и счастливъ что принадлежу тебе навсегда.

Références biographiques
Alexandre II
Alexandre II

Alexandre II, empereur de Russie (3 mars 1855 – 13 mars 1881), dit « le Libérateur », est également grand-duc de Finlande et roi de Pologne jusqu'en 1867, date à laquelle la Pologne est formellement annexée par l'Empire russe. Il est principalement connu pour ses réformes, notamment l'abolition du servage. Malgré les grandes réformes libérales mises en place, il est assassiné, le 1er mars 1881 (13 mars 1881 dans le calendrier grégorien), lors d'un attentat organisé par le groupe terroriste russe Narodnaïa Volia.

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Ekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova
Ekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova

Ekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova, connue en France comme Catherine Dolgorouki, fut la maîtresse puis l'épouse morganatique de l'empereur de Russie Alexandre II. Elle devient la maîtresse d'Alexandre II en 1866. Elle a 19 ans, l'empereur 48. Le couple adultère a quatre enfants. L'impératrice Marie meurt en juin 1880. Le 18 juillet suivant, l'empereur épouse Ekaterina à Tsarskoïe Selo, tout en déclarant : « C'est un particulier et non un empereur qui répare une faute commise par lui et répare la réputation d'une jeune fille ! »

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Caractéristiques
02-8
Type
Lettre autographe (L.A.)
Lieu
Saint-Pétersbourg, Russie
Date
31 janvier et 1er février 1868
Nombre de pages
12
Format
In-octavo (in-8°)
Langue
Français
Russe
Sujet
Amour
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