Charles de Longchamps

Lettre autographe signée, Paris, 14 avril 1823, à Pierre-Marie-Michel Lepeintre-Desroches.

Émouvante correspondance. Il est souffrant et retrace, avec beaucoup de modestie, son parcours d'auteur qui fut la cause des bouleversements de la Révolution française.

Mention des auteurs André-François de Coupigny (1766-1833) et Étienne de Jouy (1764-1846).

Paris 14 avril 1823

Monsieur

Je suis très souffrant depuis 2 jours et il ne faut rien moins que la crainte de vous paraître coupable d'oubli pour me donner la force de vous adresser quelques lignes d'excuse.

Lorsque je vous promis l'autre jour des changements faits au Séducteur amoureux, je croyais les avoir apportés à Paris, je les ai vainement cherché, mais vous les trouverez chez Mr de Coupigny ou au théâtre.

Quant à la notice, je vous dirai, sans fausse modestie, que je n'en vaux guère la peine, plus amateur des lettres que vrai littérateur, occupé de longs voyages, ou de service militaire, j'ai atteint ma 27 ou 28e année sans produire autre chose que de petits vers sans prétention, à des amis, ou à des amies, il a fallu que l'infidélité d'un tuteur et des bouleversements de la révolution me fissent éprouver momentanément des embarras pécuniaires, auxquels j'étais loin d'être habitué, pour qu'il me prit un jour, avec mon ami Jouy, l'envie d'essayer si notre plume pouvait nous rapporter quelque autre chose que des compliments de société, le succès de Comment faire nous fit donner en peu de temps 9 ou 10 vaudevilles qui tous ont réussi, mais ont été oubliés avec la circonstance qui les avait fait naître ; [...]

Vous voyez, Monsieur, qu'il n'y a rien la qui puisse intéresser vos lecteurs, et je ne vous ai donné ce sommaire que pour vous prouver ma bonne volonté et la considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être

V. T. D.
Ch. De Longchamps.

P.S : Ma main souffre tellement que je doute que vous puissiez me lire.