Charles Louis Cadet de Gassicourt

Manuscrit autographe signé, sans lieu ni date, 3 pages in-8°, titré « L'amour perdu et retrouvé ».

Beau poème, composé de neuf huitains d'octosyllabes à rimes croisées, qui explore les différentes facettes de l'amour et met en valeur la quête de l'amour authentique et durable.

Le thème principal de ce poème est la recherche de l'amour perdu et retrouvé. Vénus, déesse de l'amour, implore le narrateur de retrouver son fils qui s'est échappé de Cythère. Le poète décrit les traits de caractère de cet enfant cher à Vénus, soulignant sa timidité, sa générosité et sa fidélité envers sa compagne. Tout au long de sa quête, le narrateur rencontre différentes représentations de l'amour, telles que le caprice, l'intérêt matériel, la luxure, et enfin, il trouve l'amour véritable en Zelma. La déesse Vénus récompense alors le narrateur en lui confiant la responsabilité de gardien de l'amour.

Ce poème est signé Charles Sartrouville, l'un des pseudonymes utilisés par l'auteur. On connait également d'autres pseudonymes tels que Charles Bonhomin de Saint-Claude, Claudiou ou Charles Bonhomin natif de Saint-Claude.

Il est intéressant de noter que ce poème sera publié dans L'Esprit des journaux, françois et étrangers (1808) et Le Caveau moderne ou le Rocher de Cancalle (1809) sous ses vraies initiales « C. L. C. » ; dans le Journal des gourmands et des belles, ou, L'épicurien français (1807) sous pseudonyme « M. Charles Sartrouville » et dans la Nouvelle anthologie, ou choix de chansons anciennes et modernes (1828), sans nom d'auteur.

[sur le côté, d'une autre main: 1807]

L'amour perdu et Retrouvé
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air. quand l'amour naquit à Cythère
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L'amour [raturé mais visible: s'échappa de] avait quitté Cythère.
Vénus accourt pleine d'effroi,
me dit: prends pitié d'une mère
Cherche mon fils et rends le moi.
Compte sur ma Reconnaissance.
Pars vite et prese son Retour
ou ne croit plus à ma puissance
quand loin de moi s'enfuit l'amour.

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Je pars : et votre ordre suprême
Cypris Excite mon ardeur
mais Daignez me peindre vous même
Ce fils si cher à votre cœur
pour que personne ne m'abuse
signalez le moi sans détour
Car ici bas dit-on la Ruse
prends souvent le nom de l'amour

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Mon fils est timide et sincère
il est sensible et Généreux
par ses vertus il cherche à plaire
il est l'ami des malheureux.
Toujours fidèle à sa compagne
il la chérit plus chaque jour
et le Bonheur qui l'accompagne
partout te dire c'est l'amour.

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[...]

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Cet autre en sa brutale ivresse
vuide la coupe des plaisirs.
il succombe, il revait sans cesse
la proie a de nouveaux désirs :
Je vois la beauté qu'il attaque
Cédant à ce cruel vautour
se livrer au Dieu de Lampsaque
croyant se livrer à l'amour

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Zelma paraît : ô doux Mystère !
Charme puissant et séducteur !
Le Dieu fugitif de Cythère
de ses yeux passe dans mon cœur.
Ah ! c'est ton fils qu'enfui je trouve
et que je ramène à ta cour
Vénus ! au bonheur que j'éprouve
je te réponds que c'est l'amour.

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Bon Troubadour, sujet fidèle
me dit la Divine Cypris
de ta constance, de ton zèle
connais quel sera le doux prix
pour que mon fils fuyant de même
ne puisse m'échapper un jour
près de Zelma que ton cœur aime
je te fais gardien de l'amour

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[d'une autre main: Cadet de Gassicourt]
Charles Sartrouville