Charles Nicolle

Charles Nicolle

« Ce document, dont j'ai l'original, me paraît, vu son signataire, d'une importance capitale. » (Léon Daudet)

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En détail

Lettre en partie autographe signée, Tunis (Tunisie), 14 novembre 1935, 4 pages in-8° sur papier à son en-tête, à Léon Daudet.

Émouvante lettre d'adieu.

Le médecin Charles Nicolle exprime sa gratitude pour l'envoi de son dernier ouvrage, Les Universaux : essai sur les mouvements et les figures des idées et des passions humaines, et pour les éloges qu'il lui adresse.

Il fait part de sa détérioration de santé, décrivant un cœur faiblissant et des œdèmes qui ne sont plus maîtrisés par les diurétiques. Malgré cela, il exprime le désir d'achever deux livres, dont l'un abordera des sujets qui intéresseront son ami. Il prévoit également de révéler l'incapacité de la raison à expliquer les phénomènes biologiques, concluant que la seule explication valable est la tradition religieuse catholique.

Par un dernier adieu, il lui rappelle son amitié fidèle, tout en recommandant son fils à son amitié et à celle de sa femme.

Il termine en lui souhaitant une fin de vie douce et en exprimant l'espoir de se retrouver dans l'au-delà.

Les frères Nicolle (Charles et Maurice) étaient des amis de jeunesse de Léon Daudet alors qu'ils commencent leurs études de médecin ensemble. De plus, les deux frères, originaires de Rouen, étaient des habitués des jeudis d'Alphonse Daudet de Paris et de Champrosay.

Dans son article du 2 mars 1936 publié dans l'Action français, Léon Daudet rend hommage à son ami, « ce grand esprit scientifique », et mentionne cette dernière lettre :

« [...] Mais voici où je voulais en venir. Dans sa dernière lettre du 14 novembre dernier, à propos de mon ouvrage Les Universaux, que je lui avais adressé à Tunis, Charles Nicolle m'écrivait :

"Ton livre est sans doute le dernier que j'aurais lu. [...] Conclusion : Puisque la raison humaine est incapable, inutile d'aller chercher d'autre explication que la traditionnelle ; d'ou retour à la religion catholique, apostolique et romaine. En fin de compte, je fais donc comme toi, je me rallie. Ce qui ne veut pas dire que je respecte l'autorité dans ses excès et des ridicules. J'accepte la décision du Maître. Je n'accepte pas celle de la domesticité... Je te dis adieu."

Ce document, dont j'ai l'original, me paraît, vu son signataire, d'une importance capitale. Car personne, à ma connaissance, lors de nos études de médecine, n'était plus éloigné de la foi que Charles Nicolle. Sa suprême déclaration, faite à un vieil ami dont il connaissait la croyance, permet de le ranger, vu la parité de son extraordinaire génie scientifique, aux côtés de Laennec, de son maître Pasteur et de Potain. » (L'Action française, 2 mars 1936)

Tunis 14 Novembre

Mon cher Léon,

Je te remercie de l'envoi des Universaux et de ce que tu veux bien écrire d'aimable sur Maurice et sur moi.

Ton livre est sans doute le dernier que j'aurai lu.

Mon cœur faiblit et les diurétiques deviennent tout au plus capables de contenir les œdèmes. Ils ne les font plus reculer. Je commence donc à vivre dans une demi-torpeur. L'intelligence subsiste ; mais elle est au fond, il me faut un effort pour l'en tirer. J'aurais pourtant désiré [raturé: d'] achever de mettre au point deux livres. J'y arriverai pour le premier qui contiendra les leçons que je n'aurai pas pu parler au Collège de France et dont certaines t'intéresseront beaucoup comme celle sur les concours. L'autre livre sera la suite de celui sur la nature. Il montrera d'une manière définitive [raturé: la] l'incapacité de la raison à expliquer les faits biologiques et en particulier ceux qui ont trait à la genèse des êtres vivants. Conclusion : Puisque la raison humaine est incapable, inutile d'aller chercher d'autre explication que la traditionnelle d'où retour à laa religion catholique apostolique et romaine.

En fin de compte, je fais donc comme foi [raturé: Dans l'état] [de la main de Charles Nicolle: Je me rallie, ce qui ne veut pas dire que je respecte l'artiste dans ses excès et ses ridicules. J'accepte les décisions du Maître, je n'accepte pas celles de la domesticité. Dans l'état de santé où je me] [raturé: de santé ou je me] trouve je n'ai pu lire les articles que tu as écrits sur ma brochure au sujet de Maurice. Je te serais infiniment reconnaissant de me les envoyer.

Je te dis adieu. Bien que nos relations, par suite de mon éloignement n'aient pas été suivies, je suis demeuré l'un des plus fidèles de tes amis. Je garde une grande reconnaissance à tes parents qui m'ont accueilli si affectueusement autrefois, à Madame Léon Daudet pour nos relations plus récentes.

[de la main de Charles Nicolle: Je recommande mon fils à ton amitié et au bon sentiment de Madame Léon Daudet. C'est un brave garçon qui t'admire et t'aime beaucoup. Il va entrer à l'I.P. de Paris en janvier ; mais, avant de s'y fixer, il fera un stage de six mois au moins à Tunis afin de se mettre au courant de toute la pratique d'une filiale et de méthodes libres. J'espère être encore présent, ce n'est pas sûr, c'est plutôt improbable.

Là dessus, mon cher Léon, je prends congé de toi. Merci de ton affection. Que ta fin de vie soit douce. Et puisse que nous nous rencontrerons dans l'au delà.

Je t'embrasse tendrement

C Nicolle]

Références biographiques
Léon Daudet
Léon Daudet

Léon Daudet (1867-1942) est un écrivain, journaliste et homme politique français. Républicain converti au monarchisme, antidreyfusard et nationaliste clérical, il fut l'une des principales figures politiques de l'Action française et l'un des collaborateurs les plus connus du journal du mouvement. La bibliographie des œuvres de cet écrivain engagé est abondante puisqu’il est l’auteur de 128 ouvrages.

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Charles Nicolle
Charles Nicolle

Charles Jules Henri Nicolle (1866-1936) est un médecin et microbiologiste français, lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1928. En tant que directeur de l'Institut Pasteur de Tunis, il a mené des recherches sur des affections telles que le typhus, la brucellose et le paludisme, mettant en évidence le rôle vecteur des animaux dans leur propagation. Il a également découvert le parasite Toxoplasma gondii responsable de la toxoplasmose. Au-delà de ses contributions scientifiques, il a participé activement à la vie intellectuelle et artistique de la Tunisie. Son héritage perdure avec des établissements hospitaliers portant son nom, et il reste un personnage emblématique de la recherche médicale.

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Caractéristiques
01-1066
Type
Lettre autographe signée (L.A.S.)
Lieu
Tunis, Tunisie
Date
14 novembre 1935
Nombre de pages
4
Format
In-octavo (in-8°)
Langue
Français
Sujet
Amitié
Mort
Santé
Provenance
Famille Daudet
Bibliographie
L'Action française, 2 mars 1936
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