Émile Zola

Lettre autographe signée, Médan, 5 août 1880, 2 pages in-12°, à Georges Charpentier.

Bienveillant, Émile Zola s'adresse à son éditeur Georges Charpentier et porte secours à la veuve du romancier et critique Louis Edmond Duranty, l'un des pères de la littérature naturaliste.

Le talent et la vie de celui qui était considéré par Jean Paulhan comme un « saint du roman » ont été l'objet de débats ; tout comme sa relation avec Zola, son exécuteur testamentaire. Cela ne manque pas de faire réagir Le Figaro dans la notice nécrologique qui lui est consacrée :

« Toute cette polémique est souverainement ridicule ; je ne méconnais pas le grand talent du défunt Duranty, ni l'influence qu'il eut sur l'éclosion de la littérature naturaliste. Mais toujours est-il que ceux qui versent de si abondantes larmes sur la tombe du romancier, n'ont rien fait de son vivant pour le tirer du clair obscur où il végétait. […] Sollicité de parler sur la tombe, Zola refusa en disant avec raison, que l'on ne manquerait pas de l'accuser d'avoir voulu se faire une réclame sur la tombe de l'un des pères de la littérature naturaliste. »

Médan 5 août 80

Mon cher ami,

Je reçois la lettre suivante. Vous avez, je crois, un volume de nouvelles de Duranti, qui doit paraître cet hiver. Pouvez-vous faire quelques avances à sa [raturé: f] veuve ? Ce sera de l'argent bien placé, et je vous en serai personnellement reconnaissant.

J'irai à Paris dans quelques jours, et je tâcherai de vous voir.

Bien à vous
Emile Zola