Ernest Gégout

Lettre autographe signée, Paris, 25 décembre 1889, sur papier à en-tête du journal L'Attaque.

Intéressante lettre qui révèle bien le caractère protestataire de l'anarchiste.

Dans cette lettre, Gégout se plaint du qualificatif « mademoiselle » attribué à son ancienne épouse dans le cadre d'un éventuel remariage. « Ce qualificatif - après un septennat conjugal que j'ai dûmement rempli - me blesse à l'endroit sensible et peut me causer de très grands préjudices. Aussi, crois-je devoir protester pour l'honneur du sexe auquel j'appartiens & que je représente vaillamment, croyez-le. »

En juin 1888, Gegout fonda à Paris l'hebdomadaire L'Attaque, « organe socialiste révolutionnaire de la jeunesse » aux confins du blanquisme et du guesdisme. Les 1er et 8 septembre 1889, il fut un des principaux orateurs du congrès anarchiste international tenu salle du Commerce à Paris.

Cette lettre a été publiée en intégralité dans La Cocarde et L'Événement du 26 décembre 1889.

Prière d'insérer

Paris, ce 25 X^bre 89.

Mon cher confrère,

Ces jours derniers, les journaux ont parlé d'un projet de mariage entre M. de Brazza et Mademoiselle Sagneur.

Ce qualificatif - après un septennat conjugal que j'ai dûmement rempli - me blesse à l'endroit sensible et peut me causer de très grands préjudices.

Aussi, crois-je devoir protester pour l'honneur du sexe auquel j'appartiens & que je représente vaillamment, croyez-le.

Cordialement à vous.
Ernest Gégout.