Eugène Delacroix

Eugène Delacroix

Belle lettre relative au conseil de recensement de la 10e Légion de la Garde nationale.

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Il s'agit d'une lettre authentique.
Cette lettre est accompagnée d'une fiche descriptive comprenant une retranscription.

En détail

Lettre autographe signée, Paris, 18 mars 1833, 3 pages in-4°, à Félix Désiré Dehèque.

Belle lettre dans laquelle l'artiste exprime son mécontentement au secrétaire du conseil de recensement de la 10e Légion de la Garde nationale.

Bien qu'il ait déjà monté la garde une dizaine de jours plus tôt, le sergent-major déclara qu'il devait retrouver son poste dès le lendemain malgré son futur renvoi devant le conseil de recensement. Ayant déjà donné sa parole pour des travaux le lendemain, il était trop tard pour se désister.

De plus, le capitaine rapporteur s'obstinait à présenter sa conduite comme blâmable et à considérer ses attestations comme « une affaire de complaisance ».

Félix Désiré Dehèque est un helléniste français, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, qui fut également secrétaire à la mairie de l'actuel VIIe arrondissement. Son confrère Léon Heuzey, rappelle en ces termes son implication : « N'obtenant pas aussi vite qu'il le désirait la position régulière dont il avait besoin, il accepta à titre provisoire les fonctions de secrétaire à la mairie du dixième arrondissement de Paris, qui est le septième aujourd'hui. La gravité de ses nouveaux devoirs et la conscience des services qu'il rendait l'attachèrent insensiblement à des occupations qui lui donnaient l'occasion de faire beaucoup de bien. Il faudrait ne pas avoir connu le caractère de cet homme excellent et naturellement dévoué pour en être surpris. Cette fonction tout administrative, par laquelle il n'avait dû que passer, devint ainsi, pendant quarante-trois ans, sa carrière officielle, qu'il sut mener de front avec sa carrière scientifique, sans faire tort à l'une plutôt qu'à l'autre de l'activité qu'il leur devait à toutes deux. » (Notice sur M. Dehèque, Annuaire de l'Association pour l'encouragement des études grecques en France, Vol. 5 (1871), pp. 180-200).

Monsieur,

Conformément à la marche que vous aviez bien voulu me trouver, j'ai porté vendredi au Conseil les certificats nécessaires. J'ai trouvé dans le capitaine rapporteur une obstination peu obligeante à présenter ma conduite comme très blâmable, donnant continuellement à entendre que les attestations que je produisais étaient une affaire de complaisance entre mon capitaine et moi.

Néanmoins, après que j'eus déclaré que mon intention était de rentrer dans la 10e légion, [...] le conseil au lieu de me renvoyer devant le conseil de recensement comme vous m'aviez fait espérer qu'il en arriverait a décidé que je ferais immédiatement le service.

Alors Mr le Sergent major ayant déclaré que j'étais commandé pour le lendemain (samedi), je lui ai representé que comptant être renvoyé devant le conseil de recensement, j'avais pris des engagements qui me rendaient absolument impossible de me rendre à mon nouveau poste. Le Président du conseil lui même sentit la convenance de mes objections, exhortant Mr Riant à arranger cela avec moi. Il ne put malheureusement en être ainsi. Mr Riant se montra entièrement mal disposé, refusant absolument de me rayer de la liste, attendu disait-il que le nombre de ses hommes était complet.

Je vous demande un million de pardons, monsieur, de vous importuner si longtemps de cette affaire : mais je croyais me rappeler lorsque j'eus l'honneur de vous voir que vous aviez obtenu de Mr Riant d'ajourner son billet de garde, vu la décision non intervenue dans mon affaire. Il parait au contraire qu'il n'avait d'avance tenu aucun compte du parti qui pourrait être pris à mon égard. Cette mesure comme vous voyez, monsieur, m'a tout l'air de me rappeler inévitablement devant un nouveau conseil, perte de temps fort désagréable je l'avoue. Il m'était absolument impossible, vu l'urgence de dégager ma parole vis à vis des personnes à qui j'avais donné jour pour mes travaux du lendemain matin.

d'un autre côté, j'avais monté la garde dans ma compagnie il y avait dix ou douze jours, ce qui vous en conviendrez pouvait [rature] un peu passer les bornes de ma bonne volonté.

J'aurais été moi même vous expliquer tout cela, si l'espérance de remettre au Salon divers ouvrages dont je m'occupe ne m'avait privé d'aller vous demander pardon de tout ce que cette affaire qui au fond est si simple vous coute de fatigue, et de démarches. Il faut donc que je compte bien encore sur votre obligeante bonté pour vous la recommander de nouveau ; s'il était cependant nécessaire de nous entendre de vive voix, seriez-vous assez bon pour m'écrire un mot : je me rendrais de suite à votre avis.

Recevez, monsieur, avec mes remerciements que je vous renouvelle, l'assurance de la haute cons[idération] avec laquelle j'ai l'honneur d'être,

votre très obeissant serviteur
Eug Delacroix

le lundi 18 mars 1833

Monsieur
Monsieur Dehèque.
Secrétaire du Conseil de recensement de la 10e légion.
a la mairie du 10e ardt.

Références biographiques
Eugène Delacroix
Eugène Delacroix

Eugène Delacroix (1798-1863) est un peintre français considéré comme le principal représentant du romantisme, dont la vigueur correspond à l'étendue de sa carrière. À 40 ans, sa réputation est suffisamment établie pour lui permettre de recevoir d'importantes commandes de l'État. Remarqué au Salon en 1824, il produit dans les années suivantes des œuvres s'inspirant d'anecdotes historiques ou littéraires aussi bien que d'événements contemporains (La Liberté guidant le peuple) ou d'un voyage au Maghreb (Femmes d'Alger dans leur appartement).

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Félix Désiré Dehèque
Félix Désiré Dehèque

Félix Désiré Dehèque (1794-1870) est un helléniste français. Ancien élève du Pensionnat normal, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, il est notamment l'auteur d'un Dictionnaire grec moderne-français (1825), et d'une traduction de La Cassandre de Lycophron (1853). Sa fille Élisabeth épousera en 1845 l'helléniste Émile Egger.

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Caractéristiques
01-1014
Type
Lettre autographe signée (L.A.S.)
Lieu
Paris, France
Date
18 mars 1833
Nombre de pages
3
Format
In-quarto (in-4°)
Langue
Français
Sujet
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Militaire
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