François-René de Chateaubriand
Belle et rare lettre rédigée lors de son ambassade à Berlin.
Lettre autographe signée, Berlin, 30 janvier 1821, 2 pages in-4°, à Blanche de Medina.
Très belle lettre amicale adressée à la marquise de Casteras. Alors qu'il vient d'être nommé ambassadeur à Berlin, sa femme Céleste est souffrante et il est heureux de pouvoir compter sur la marquise : « Je parie que je suis pour vous, comme si j'étais mort, tout-à-fait mort. Mais je sais que vous soignez ma pauvre veuve. Gardez la moi bien, jusqu'au printemps où j'espère avoir un congé pour l'aller chercher. »
Effectivement, Chateaubriand sera bien de retour pour le printemps, rappelé suite à la restitution de son titre de ministre d'État le 1er mai 1821. Huit mois plus tard, il sera nommé ambassadeur à Londres où il restera légèrement plus longtemps.
Dans sa lettre, il donne d'intéressantes informations sur la vie à la cour du roi de Prusse Frédéric-Guillaume III : « Nous sommes […] plongés dans les plaisirs du Carnaval. La Cour est très brillante : il y a eu samedi dernier une fête superbe au Château. Cela ne m'empêche pas de regretter tous les jours ce que j'ai quitté […] »
Il termine en mentionnant son premier secrétaire de légation, le comte Roger de Caux, qui a servi en Espagne avec le marquis de Casteras. Lors de la guerre d'Espagne, il fut attaché à l'expédition du duc d'Angoulême avec le titre de chargé d’affaires à Madrid. Il a aussi rempli les fonctions de ministre de France à Hanovre du 1er juin 1823 au 15 mai 1831.
Une belle et rare lettre rédigée lors de son ambassade à Berlin.
Eh! bien, Madame la Marquise, vous souvenez-vous encore de moi ? Je parie que je suis pour vous, comme si j'étais mort, tout-à-fait mort. Mais je sais que vous soignez ma pauvre veuve. Gardez la moi bien, jusqu'au printemps où j'espère avoir un congé pour l'aller chercher. Si elle était venue ici cet hyver, elle n'existerait plus. Nous sommes en sorte, Madame, plongés dans les plaisirs du Carnaval. La Cour est très brillante : il y a eu samedi dernier une fête superbe au Château. Cela ne m'empêche pas de regretter tous les jours ce que j'ai quitté. À mon âge il faut vivre avec ses amis, et renoncer aux Voyages. J'ai osé écrire à votre admirable princesse : voudrez-vous bien vous charger de lui remettre ma lettre ?
Ne m'écrivez vous pas aussi un petit mot dans mon exil ? Vous m'avez accoutumé à vos bontés.
Recevez, Madame, je vous prie, les respectueux hommages du plus fidèle et du plus dévoué de vos serviteurs.
Le Cte de Chateaubriand
Berlin, le 30 Janv. 1821
J'ai ici pour premier secrétaire de légation M. de Caux qui a servi en Espagne avec votre mari et qui a l'honneur de vous connaitre : il me charge de vous présenter l'hommage de son respect.
Blanche Marie Elisabeth Polo y Medina (1777-1844), marquise de Casteras, était dame d'honneur de la princesse Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre. Probablement favorite de la duchesse d'Orléans, celle-ci écrivait le 1er juillet 1818 : « Notre bien chère petite Castrinette est un vrai amour ».
En savoir plus...François-René, vicomte de Chateaubriand -1768-1848) est un écrivain, mémorialiste et homme politique français. Il est considéré comme l'un des précurseurs et pionniers du romantisme français et l'un des grands noms de la littérature française.
En savoir plus...- Type
- Lettre autographe signée (L.A.S.)
- Lieu
- Berlin, Allemagne
- Date
- 30 janvier 1821
- Nombre de pages
- 2
- Format
- In-quarto (in-4°)
- Langue
- Français
- Sujet
- Amitié
Politique
Vie
100% sécurisés
personnalisés
en France métropolitaine
certifiée