Gérard Bauër

Lettre autographe signée, sans lieu, [fin des années 1950], 2 pages in-12° sur papier à en-tête de l'Académie Goncourt.

Il transmet à son correspondant une chronique qu'il souhaite publier dans Nice-Matin, en soulignant l'importance sentimentale qu'il accorde au concert qu'il organise.

Il mentionne également le désir de ne pas répliquer à Pierre Gaxotte mais exprime tout de même son étonnement face à l'attaque légère de ce dernier envers Francis Carco et le prix qui lui a été décerné, estimant que l'ensemble de l'œuvre poétique et parisienne de Carco méritait cette distinction et qu'il ne fallait pas s'attarder sur une œuvre de jeunesse telle que Jésus-la-Caille.

Cher Monsieur et ami.

Voici la chronique. Elle dépasse par son sujet le concert que je présent au « Casino Municipal », dont j'ai choisi le thème : « Loin du Pays Natal ». Si vous pouviez l'insérer mardi soir pour mercredi, vous serviriez ce rendez-vous auquel j'attache une valeur sentimentale. Je vous en remercie.

J'ai parfaitement compris que vous me demandiez de ne pas répliquer à Gaxotte dans « Nice-Matin ». Je sais que vous l'appréciez et qu'il a cherché à atténuer le différent que vous aviez eu naguère avec Monaco. Mais je ne comprends pas qu'il ait attaqué, fut-ce légèrement, le prix donné à Carco dont toute l'œuvre poétique et parisiennele méritait - d'autant que ce pauvre Carco est au bord de la tombe, et fort démuni, de [raturé: ce] surcroit. Quant à évoquer Jésus la caille..., si Gaxotte se retournait sur sa jeunesse, il en découvrirait un, sûrement, pour sourire de ses propres « métamorphoses ». Enfin, c'est cela, aussi, la vie littéraire et le journalisme. Merci de votre accueil toujours aimable ; et bien cordialement.

Gérard Bauër