Jean Psichari

Lettre autographe signée, Paris, 21 mai 1919, 2 pages, sur papier à en-tête du Sénat, à Gustave Geffroy.

Belle lettre suite à la rédaction d'un article qui aurait pu froisser Gustave Geffroy.

L'érudit souhaite clarifier la situation et mentionne l'Affaire du Panama et l'Affaire Dreyfus : « Je vous attendais à l'affaire du Panama. En une phrase, sans réplique, vous rétablissez les faits et passez outre. Voilà donc l'autorité dont je vous loue. […] Mais je dis aussi que je ne parle pas aujourd'hui des articles de l'Aurore avec les préoccupations de ce temps-là. O Geffroy, j'espère que ces lignes ne vous ont pas laissé croire une minute que je voulusse dire que je ne fusse plus dreyfusard […] Je le suis toujours resté »

L'enveloppe d'origine est conservée.

Mercredi 21 mai 1919.

À force d'y penser, je me demande, ami, si je ne vous ai point contristé. Oh ! Ce serait bien malgré moi. Serait-ce parce que j'ai mentionné le fait des références inexactes ? C'est pour ne point avoir l'air de flagorner, que j'ai laissé subsister ces lignes inoffensives. Est-ce le style autoritaire ? Ah ! Voici ce que ça veut dire. Je vous attendais à l'affaire du Panama. En une phrase, sans réplique, vous rétablissez les faits et passez outre. Voilà donc l'autorité dont je vous loue.

Mais je dis aussi que je ne parle pas aujourd'hui des articles de l'Aurore avec les préoccupations de ce temps-là. O Geffroy, j'espère que ces lignes ne vous ont pas laissé croire une minute que je voulusse dire que je ne fusse plus dreyfusard […] Je le suis toujours resté - […] nouvelles.

Ce n'est point pour vous reprocher votre silence, c'est pour vous dire ma préoccupation de vous.

Votre
Jean Psichari.

[sur l'enveloppe:

à Monsieur
Monsieur G. Geffroy
Administrateur des Gobelins
42, avenue des Gobelins 42,
Paris.]