Joseph Bouchardy

Lettre autographe signée, Châtenay-Malabry, 14 novembre 1865, sur papier à son chiffre, 4 pages, à une femme de lettres.

Rare et intime lettre.

Bouchardy est souffrant et il est obligé de sacrifier ses intérêts les plus chers. Il précise, touchant, qu'il est cloué « dans une chambre avec une toux féroce, une fièvre trop fréquente, et une migraine en permanence. En vérité, si ma bonne femme, cette moitié de moi même, n'était là, je souhaiterais bien peu, la prolongation de cette pauvre existence. » Il a « promptement » lu sa pièce et a été frappé par sa qualité scénique.

Il donne ensuite sa critique et n'est pas avare en conseils et en compliments. Il conclut, maussade, « Pour moi, pauvre paralysé, je ne puis rien. […] je regarde une pièce au deux tiers faite, et que je n'entreprendrai jamais de finir. […] vous me seriez bien agréable si vous pouviez m'apprendre ce qui pourra vous arriver d'heureux comme écrivain, ou comme artiste, car je dois maintenant me réjouir des réussites des autres, et même de leurs espérances. […] nous adressons ensemble nos compliments […] et je suis moi votre bien affectueux quoique trop inutile ami. »