Joseph Samson

Lettre autographe signée, sans lieu ni date.

Intéressante lettre sur le comportement de l'actrice Virginie Déjazet.

« J'avais en effet été surpris de vois notre camarade affichée pour une représentation au Théâtre Beaumarchais ; mais je répugnais à la soupçonner d'un mauvais procédé : car je l'ai toujours crue bonne et obligeante, et nous avons été toujours ensemble dans de bons termes. »

Il s'indigne contre le dramaturge et directeur de théâtre Eugène Pierron : « Je ne lui connais qu'un seul tort, celui de s'être rangée sous le drapeau de M. Pierron : [...] elle a été, en cette affaire, frivole comme l'ont été beaucoup d'autres, autant entendue qu'une cloche et séduite d'ailleurs par les flatteries biographiques de cet écrivain sans style, de cet homme sans conscience. »

Mon cher ami, je vous renvoie la lettre de Déjazet, et je vous en remercie. Je vois dans ce que vous aviez dit à son fils un nouveau témoignage d'amitié dont j'ai aussi à vous remercier. J'avais en effet été surpris de voir notre camarade affichée pour une représentation au Théâtre Beaumarchais ; mais je répugnais à la soupçonner d'un mauvais procédé : car je l'ai toujours crue bonne et obligeante, et nous avons été toujours ensemble dans de bons termes. Je ne lui connais qu'un seul tort, celui de s'être rangée sous le drapeau de M. Pierron : [rature] n'a pas alors mis dans sa conduite la fine intelligence qu'elle a l'habitude de déployer dans ses rôles; Mais elle a été, en cette affaire, frivole comme l'ont été beaucoup d'autres, autant entendue qu'une cloche et séduite d'ailleurs par les flatteries biographiques de cet écrivain sans style, de cet homme sans conscience. J'ai été affligé de la défection de Virginie qui a assez d'esprit et de cœur pour ne se pas laisser prendre aux filets de cet intriguant ; mais je ne lui en ai jamais voulu.

Vous avez dû, au d^er comité, trouver bien étrange qu'après avoir promis une exactitude irréprochable, je ne suis pas venu à la séance, et je conçois et pardonne les réflexions épigrammatiques auxquelles mon absence a pu donner lieu.

J'allais dîner à Charenton chez le [----] de notre vieux [----] ; On n'avait pas pu remettre le jour à cause d'un convive, M. Patin, de l'académie faise que je connais et qui n'était plus libre les autres jours. Voilà les motifs de ce crime involontaire dont je demanderais encore pardon à mes collègues.

En attendant je vous presse la main bien amicalement

Samson

Samedi