Juliette Adam

Lettre autographe signée, Marseille, 30 décembre 1898, 4 pages, à Charles de Freycinet.

Au nom de son gendre, le chirurgien Paul Segond, l'activiste demande au ministre une promotion pour son meilleur ami, le capitaine d'artillerie Aillaud.

Elle termine sur des vœux d'heureuse année et des remarques antisémites en cette année 1898 où l'Affaire Dreyfus est à son apogée (Publication de J'accuse de Zola, le procès de ce dernier, la mort du colonel Henry…) ; Juliette Adam et Charles de Freycinet étant tous les deux d'ardents antidreyfusards.

Marseille 51 rue St Férréal
30 Xbre 98

Mon cher ministre,

Au nom de mon gendre Paul Segond, je vous demande de vouloir bien vous faire donner le dossier de son meilleur ami et camarade de collège, Aillaud capitaine d'artillerie à Lunéville. Il voudrait bien que le dit ami passât chef d'escadron et il se dit - mon gendre - que si vous jetez les yeux sur son dossier vous verrez qu'Aillaud a tous les droits à cet avancement.

Tous mes vœux d'heureuse année, qu'elle nous délivre des [Bertules ?], ah, celui là, je le connais il est de Marseille, de Nice - maîtresse juive vivant au milieu des Juifs - aimant les gâteries sous toutes les formes - Et Bard et Ranc, Guyat, Clémenceau ? Ranc vivant avec la même femme que Strauss et qu'un mari - ah, si j'avais trente ans, quelle demasquation je réverais - j'en sais si long sur les corrompus et sur les Français juxtaposés à la France depuis si peu de générations.

Merci pour le jeune Bernard engagé aujourd'hui.

Très affectueusement
Juliette Adam