Laure Junot d'Abrantès

Laure Junot d'Abrantès

Lettre autographe signée « La Duchesse d'Abrantès », Paris, 18 octobre [1834 ?].

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Il s'agit d'une lettre authentique.
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En détail

Lettre autographe signée « La Duchesse d'Abrantès », Paris, 18 octobre [1834 ?].

Son ami Hesse, directeur général de l'Instruction Publique à Darmstadt, est en visite à Paris pour quelques jours et elle ne peut le laisser partir sans lui faire emporter l'un des plus beaux souvenirs de notre patrie : la Manufacture de Sèvres.

« Il a vu Paris comme pouvait le voir un étranger entouré d'amis comme je puis l'être, qui se sont entremis de tout leur pouvoir pour lui faire emporter dans sa patrie un beau souvenir de notre patrie ».

Son oubli « n'est pas pardonnable à une ayeule, qui n'est pas encore imbécille, et qui ne radote pas tout à fait », et elle prie son correspondant, un ministre qui est « à la fois un honneur à toutes les cours littéraires, savantes et politiques », d'intervenir pour lui faciliter l'entrée à « la belle Manufacture ».

Pardon mille fois monsieur, si je suis indiscrète comme vous allez en juger. Mais je suis excusable par le motif. Veuillez me pardonner pour lui et être assez bon pour m'accorder ce que je solicité de vous.

Un de mes amis fort intimes, monsieur Hesse, Directeur Gal de l'instruction publique à Darmstadt, et autrefois ministre du vieux Duc, est à Paris seulement pour quelques jours. Il a vu Paris comme pouvait le voir un étrange entourré d'amis comme je puis l'être, qui se sont entremis de tout leur pouvoir pour lui faire emporter dans sa patrie un beau souvenir de notre Patrie, mais on ne peut songer à tout.

Il part mardi, et nous ne lui avons pas montré la manufacture de Sêvres ! C'est sur moi que devait tomber le reproche parce que c'est moi qui suis l'inspecteur en chef des tournées savantes. Lorsque j'ai vu [...] pas pardonnable à une ayeule, qui n'est pas encore imbécille, et qui ne radote pas tout à fait, je me suis dit que lorsqu'on avait le moyen de parvenir facilement auprès d'un ministre comme vous monsieur qui êtes à la fois en honneur à toutes les cours littéraires, savantes et politiques, il ne fallait pas prendre un autre moyen que celui que j'y emploie. - C'est [...] à vous monsieur le moyen de parvenir dans la manufacture de Sêvres et les dépendances autrement qu'avec un passeport, et puis c'est un dimanche. M. Hesse a bien une médaille de pair ou de dépouté, je ne sais laquelle des deux. - cela est-il suffisant - enfin monsieur pardonnez moi car ma démarche est bizarre. Mais elle est expliquée par la reconnaissance que j'ai de votre esprit remarquable, de votre haute philosophie qui doit vous faire regarder en pitié toutes ces sotes entraves de convenances [...] qui mettent que des barrières pour arrêter la sociabilité.

Pardonnez moi donc monsieur d'avoir compris votre supériorité et de m'y être fiée, compensez moi de ma hardiesse et cependant de mon indiscrétion en me donnant immédiatement le moyen de mener mon pauvre ami Monsieur Hesse à Sêvres de lui faire bien voir toute la belle manufacture.

Voilà une singulière manière d'arriver auprès d'un ministre à grande renommée comme vous monsieur. - pardon encore une fois, et veuillez me pardonner en m'accordant ce que je désire.

Agréez je vous prie toute l'assurance de mes sentimens les plus distingués et les plus affectueux.

La Duchesse d'Abrantès

Samedi 18 oct
Rue de la Rochefoucault - 18.-

Références biographiques
Laure Junot d'Abrantès
Laure Junot d'Abrantès

Laure Adélaïde Constance Junot (1784-1838), duchesse d’Abrantès, née Permon, est une mémorialiste française. Mariée au général Junot, qui deviendra fou et finira par se suicider en 1813, elle commença une carrière littéraire pour pallier ses multiples revers de fortune, et ce grâce à la collaboration d'un jeune écrivain Honoré de Balzac, alors encore méconnu.

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Caractéristiques
01-637
Type
Lettre autographe signée (L.A.S.)
Lieu
Paris, France
Date
18 octobre [1834 ?]
Nombre de pages
4
Langue
Français
Sujet
Demande
Provenance
Collection Claude de Flers.
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