Marthe Bibesco

Lettre autographe signée, Mogoșoaia (Roumanie), 20 juin 1927, 3 pages in-8° sur papier à en-tête de Mogoșoëa, à Raymond Escholier.

Belle lettre suite à la publication de son roman Catherine-Paris qu'elle a « abandonné » alors qu'elle vient de quitter Paris pour la Roumanie au moment la publication de son dernier ouvrage.

Elle exprime sa reconnaissance suite à ses éloges (« Vous me faites aimer mon livre plus que je ne l'aimais, avant de vous lire. Vous m'encouragez.... C'est parce que moi aussi j'aime ce que vous écrivez, ce que vous êtes. ») et lui assure son amitié spirituelle.

20 Juin 1927

Cher Monsieur,

C'est un bonheur pour moi que de vous lire, d'apprendre que vous avez adopté ma pauvre Catherine-Paris, que j'ai abandonnée, bien contre mon gré, vous pouvez le voir, au lendemain de sa naissance, chez Bernard Grasset !

Une enfant qui vous trouve n'est plus à plaindre. Que vous l'ayez trouvé c'est ma chance !

J'espère vous revoir bientôt, ne sachant trop voir si la Seine ne coule pas. Je vous dirai alors tout ce qui me paraît difficile à écrire - parce que l'émotion empaillée ne me plaît pas, et que la reconnaissance aussi perd sa grâce à s'expliquer.

Vous me faites aimer mon livre plus que je ne l'aimais, avant de vous lire. Vous m'encouragez.... C'est parce que moi aussi j'aime ce que vous écrivez, ce que vous êtes.

Croyez à mon amitié spirituelle. Il m'est bien agréable d'avoir trouvé la vôtre, pour Catherine.

Marthe Bibesco