Pierre de Nolhac

Lettre autographe signée, Paris, 27 novembre [1923], 1 page in-8° sur papier à en-tête du Musée Jacquart-André, à Julia Daudet.

L'auteur exprime sa profonde sympathie après la perte tragique de Philippe Daudet, fils de Léon Daudet.

Il reconnaît la fierté légitime de sa correspondante pour cet enfant remarquable et aimant, et souligne la tristesse partagée par tous ceux qui leur sont proches.

Cette lettre fait référence à l'affaire Philippe Daudet. Le fils de l'écrivain et homme politique Léon Daudet a fait une fugue et s'est suicidé à l'âge de 14 ans. Sa mort a suscité des controverses impliquant l'Action française, la famille Daudet, les anarchistes, la police et le gouvernement républicain de la Troisième République. Certaines zones d'ombre subsistent dans cette affaire : Philippe Daudet aurait rencontré des militants anarchistes, exprimant son intention de commettre un attentat politique, mais il n'a pas obtenu d'aide concrète. Il a également laissé des lettres annonçant son suicide et, après sa mort, des accusations d'assassinat ont été lancées, mais les enquêtes ont conclu à un suicide.

L'affaire a polarisé l'opinion publique, avec des partisans de différentes thèses, et a entraîné des poursuites judiciaires et des condamnations, notamment à l'encontre de Léon Daudet, qui est persuadé que son fils a été assassiné.

27 Novembre

Bien cher amie, après avoir pris part à l'immense douleur des pauvres parents, comment ne pas penser à celle de la grand mère ! Vous étiez fière et si justement, de cet admirable enfant, si bien doué, et aussi si affectueux. Tous ceux qui vous sont attachés pleurent avec eux, et avec vous, la fin de tant d'espérances humaines, et vous souhaitent dans la grande épreuve le courage des croyants.

Votre
Pierre de Nolhac