Anna de Noailles

Anna de Noailles.
Calmann-Lévy, Paris, 1903.
In-octavo (in-8°) (190 x 135 x 25 mm), 325 pp.
Demi-reliure à coins en maroquin orange, titre et auteur dorés sur dos lisse, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Creuzevault).

Édition originale.

Exemplaire du poète et dramaturge français Maurice Donnay avec un très bel envoi autographe signé : « A Monsieur Maurice Donnay ; en admiration pour les phrases immortelles de son œuvre étincelante, et en souvenir du silence... Anna de Noailles ».

Dans ce poétique roman sentimental, Anna de Noailles décrit l'âme changeante de Sabine de Fontenay et son attirance successive pour trois hommes très différents. L'avant-gardisme de ce roman déchaîna les critiques qui ne manquèrent pas de saluer la belle plume de l'auteur :

« [...] Le front de l'homme est cuirassé des plus virginales pudeurs qu'il attribue volontiers au cœur de la femme. Nos belles romantiques l'ont gravement choqué. Et le livre qui donne la clé d'un si grand nombre de complications féminines, la Nouvelle Espérance, lui a fait jeter les hauts cris. Un critique d'université s'est couvert le visage, en déclarant que cette libre poignée d'aveux insultait à la délicatesse de tous les sexes et qu'il fallait une âme bien hardie pour les avoir signés si crus. [...] » (Minerva, 15 mai 1903).

« M^me la comtesse de Noailles a employé un talent énorme à écrire un livre dangereux. Les jeunes filles ne doivent pas lire ce roman dont l'héroïne oublie à toute minute son devoir pour n'obéir qu'à son « instinct » — le mot est prononcé trois ou quatre fois. Et pourtant, si Mme de Noailles avait consenti à faire œuvre saine et morale, elle eût pu, en y prenant garde, nous donner un de ces livres qui comptent et qui restent. J'en juge par trois ou quatre chapitres de la Nouvelle espiérance qui sont merveilleux de sensibilité exquise et vraie. La scène [dans laquelle] Philippe Forbier [est] questionné par son fils [...] atteint presque le sublime. [...] Imaginez deux cents pages comme celles-ci et qui se tiennent, et vous ne serez pas très loin du chef-d'oeuvre. Sans compter que la langue de Mme de Noailles est limpide et pure. J'ai presque envie de dire : "Admirez ce volume, mais ne l'ouvrez pas !" » (Le Mois littéraire et pittoresque).

Rare édition originale, surtout dans cet état de conservation, relié et avec envoi.