Alexandre Ribot

Alexandre Ribot

Manuscrit autographe, Midi de la France, novembre 1903, à Armand Schiller.

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Il s'agit d'une lettre authentique.
Cette lettre est accompagnée d'une fiche descriptive comprenant une retranscription.

En détail

Manuscrit autographe, Midi de la France, novembre 1903, à Armand Schiller.

Intéressant texte suite au décret du 10 novembre 1903, rédigé par le ministre Joseph Chaumié, qui réforme l'organisation et les missions de l'École normale supérieure en l'intégrant dans l'université de Paris.

Il justifie cette décision en livrant d'intéressantes remarques sur le professorat en France : « […] On se moque volontiers en France de la pédagogie. Ce dédain est tout à fait injuste. Faut-il rappeler de quel éclat la pédagogie a brillé au 17e et au 18e siècle ? Faut-il ajouter qu'on peut être profondément versé dans l'étude des lettres ou des sciences, sans être capable de devenir d'emblée un bon professeur ? C'est un fait d'observation courante. Il y a un art d'enseigner qui s'apprend comme tous les arts, moins pour la théorie que pour les exemples et pour les exercices appropriés sous la direction de maîtres ayant fait leurs preuves. […] »

Cet article est paru dans Le Temps du 21 novembre 1903 avec le préambule suivant : « M. Ribot est en ce moment éloigné du Parlement par son état de santé. Nous ne pouvions cependant clore cette enquête sans solliciter l'avis de celui qui fut président de la commission de l'enseignement et publia sur les travaux de cette commission un si remarquable rapport. M. Ribot veut bien nous adresser sa réponse du Midi où il se repose. Et nous apprenons avec satisfaction, par cette lettre même, que la santé de l'ancien président du conseil est meilleure et qu'il reprendra bientôt sa place à la Chambre, à la tête du parti républicain libéral. »

[d'une autre main : M. A. Ribot]

Vous désirez savoir mon opinion sur la réforme [raturé : qui vient d'être faite dans le régime] de l'Ecole normale.

Comment pourrais-je ne pas l'appuyer ? La Commission de l'Enseignement, que j'ai eu l'honneur de présider, a été frappée des lacunes qui existent dans la préparation des professeurs. [raturé : de l'enseignement secondaire]. Elle a demandé qu'à une culture générale aussi élevée que possible se joignît chez eux la connaissance pratique des meilleures méthodes d'enseignement.

On se moque volontiers en France de la pédagogie. Ce dédain est tout à fait injuste. Faut-il rappeler de quel éclat la pédagogie a brillé au 17e et au 18e siècle ? Faut-il ajouter qu'on peut être profondément versé dans l'étude des lettres ou des sciences, sans être capable de devenir d'emblée un bon professeur ? C'est un fait d'observation courante. Il y a un art d'enseigner qui s'apprend comme tous les arts, moins pour la théorie que pour les exemples et pour les exercices appropriés sous la direction de maîtres ayant fait leurs preuves.

Cet enseignement professionnel, l'Ecole normale peut et doit le distribuer aussi largement que possible, sans cesser d'être une école de hautes études. Quand la réforme de l'agrégation, qui se lie [raturé : inti] étroitement dans la pensée du ministre à celle de l'Ecole normale, sera un jour accompli, tous les aspirants qui auront satisfait aux épreuves scientifiques de l'agrégation devront être mis en contact avec les meilleurs professeurs des lycées de Paris. Ils feront sous leur direction un stage qui permettra d'apprécier s'ils ont la vocation du [rature] professorat et de les familiariser avec les disciplines et les méthodes d'enseignement. L'agrégation deviendra ainsi [raturé : non seulement] un certificat non seulement de hautes études, mais aussi d'[rature] aptitude pédagogique.

[…]

Sous cette légère réserve, je ne puis qu'approuver, de toutes mes forces les mesures prises par M. Chaumié et je suis heureux de constater que le vœu émis par la commission de l'Enseignement a reçu la plus complète satisfaction.

[d'une autre main : A. Ribot]

Références biographiques
Armand Schiller
Armand Schiller

Armand Schiller (1857-1933) est un journaliste français. En 1879, il devient secrétaire général de la rédaction du Temps, l'un des principaux journaux du soir de Paris.

Il est professeur, également membre du comité exécutif de l'Ecole de Journalisme, et l'un des fondateurs et président de l'Association des Secrétaires de Rédaction des Journaux et de Revues Français. En 1897, il est élu à l'Association Professionnelle des Journalistes Républicains Français.

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Alexandre Ribot
Alexandre Ribot

Alexandre Ribot (1842-1923) est un magistrat, conseiller d'État et homme politique français. Il entra en politique en 1877 en jouant un rôle important dans le comité de résistance juridique pendant le ministère Broglie. L'année suivante, il fut élu député de Boulogne comme républicain modéré, dans son département natal du Pas-de-Calais. Il fut réélu député de Saint-Omer en 1906. La même année, il fut élu membre de l'Académie française, succédant au duc d’Audiffret-Pasquier. Il était déjà membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 1903.

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Caractéristiques
17-3
Type
Manuscrit autographe
Lieu
Midi de la France
Date
novembre 1903
Nombre de pages
2
Langue
Français
Sujet
Éducation
Conservation
Quelques traces d'encre. Marge légèrement effrangée.
Paiements
100% sécurisés
Conseils
personnalisés
Livraison gratuite
en France métropolitaine
Authenticité
certifiée

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