Ambroise Thomas

Ambroise Thomas

Lettre signée, Paris, 6 avril 1875, 2 pages.

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Il s'agit d'une lettre authentique.
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En détail

Lettre signée, Paris, 6 avril 1875, 2 pages in-8° sur papier à en-tête de la Société des Concerts de Chant Classique, à Madame Charles-Ernest Beulé.

Le président de la Société demande à la veuve de l'archéologue et homme politique Charles-Ernest Beulé, mort prématurément l'année précédente, de rejoindre la Société au même titre que son défunt mari.

Le comité serait ainsi heureux de voir toujours figurer son nom sur la liste des sociétaires et ce serait là un moyen de « rendre hommage à la mémoire de l'homme éminent et sympathique qui, dans maintes circonstances, nous ne l'avons pas oublié, a toujours soutenu avec autorité, les intérêts de l'art et des artistes. »

La vie de Charles-Ernest Beulé est parfaitement relaté dans un article de Yves Billard et Christophe Chandezon. Le premier paragraphe permet vite de se rendre compte de ce destin tragique :

« Dans la nuit du 3 au 4 avril 1874, vers minuit, un homme qui fut l'un des pionniers de l'archéologie française en Grèce et que la politique avait fini par séduire au point de faire de lui un éphémère ministre de l'Intérieur se suicide chez lui, à Paris. Le geste par lequel Ernest Beulé met fin à ses jours est digne de l'Antique. Souffrant depuis quelques semaines d'une douloureuse maladie au cœur, il saisit un poignard d'une panoplie qui ornait sa chambre et se l'enfonce dans la poitrine. Il laisse un mot : « Je souffre trop, c'est encore plus fort qu'au Gymnase ; je vais fouiller le siège du mal. Pauvre femme ! Pauvres enfants ! ». À l'époque, on compara ce geste à celui de Lucrèce qui, elle aussi, s’était percé le cœur, mais pour laver le déshonneur de son viol par l'un des Tarquins. On le sait : pour Rome, le suicide de Lucrèce avait entraîné la chute de la monarchie et son remplacement par la République. La comparaison n’était sans doute pas innocente car Beulé avait œuvré de toutes ses forces, mais sans succès, à la réconciliation entre le comte de Paris et le comte de Chambord et donc à la restauration de la monarchie en France. De cet échec devait naître la république. La référence au suicide de Lucrèce n'étonne pas : Beulé connaissait sans aucun doute depuis très longtemps les textes fameux de Tite-Live et de Plutarque qui racontaient la mort de l'héroïque Romaine. Elle avait aussi été représentée sur de nombreux tableaux de peintres que Beulé aimait, tels Cranach, Botticelli, Dürer, Véronèse, Rembrandt ou Fragonard. Par les références qu'elle met en œuvre, la mort que Beulé venait de se donner concluait donc avec éclat les carrières de l'archéologue, de l'historien, de l'esthète et du ministre. » (Yves Billard et Christophe Chandezon, « Ernest Beulé (1826-1874). Archéologie classique, histoire romaine et politique sous Napoléon III », Liame).

[Paris, le] 6 avril [187]5

Madame,

Mr Beulé était membre de la société des concerts de chant classique, fondée en 1863 par Mr Beaulieu, correspondant de l'Académie des Beaux-Arts.

Mr Beulé a toujours suivi avec intérêt les progrès et les travaux de cette société artistique et de bienfaisance, et le comité serait heureux, Madame, de voir son nom figurer encore sur la liste des sociétaires qui, depuis 12 ans, ont honoré cette œuvre de leur bienveillant appui.

Je viens donc, Madame, au nom du Comité, vous prier de vouloir bien consentir à faire partie de la Société des Concerts de chant classique, au même titre que Mr Beulé. En vous adressant cette demande le Comité croit rendre hommage à la mémoire de l'homme éminent et sympathique qui, dans maintes circonstances, nous ne l'avons pas oublié, a toujours soutenu avec autorité, les intérêts de l'art et des artistes.

En attendant une réponse favorable, je vous prie, Madame, de vouloir bien agréer l'expression de mes sentiments les plus respectueux.

Le Président
Ambroise Thomas
membre de l'Institut, Directeur du Conservatoire.

Références biographiques
Ambroise Thomas
Ambroise Thomas

Ambroise Thomas (1811-1896) est un compositeur français particulièrement réputé au XIXe siècle pour ses opéras, dont le célèbre Mignon.

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Caractéristiques
03-14
Type
Lettre signée (L.S.)
Lieu
Paris, France
Date
6 avril 1875
Nombre de pages
2
Format
In-octavo (in-8°)
Langue
Français
Sujet
Demande
Philanthropie
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Authenticité
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