Eugenio d'Ors

Lettre autographe signée, Paris, 4 avril 1936, 2 pages in-4° sur papier à son en-tête, à Léon Daudet.

Belle lettre dans laquelle il exprime son admiration pour le Bréviaire du journalisme publié par Daudet, louant à la fois la constance de sa poésie, de ses jugements et de son amitié. D'Ors sollicite également l'intervention de Daudet en faveur d'un jeune ami, Jean Baudry, qui souhaite être introduit auprès de l'éditeur Fayard et qui mérite, selon lui, cet encouragement.

Il conclut la lettre par des vers poétiques en catalan, exprimant son attachement indéfectible à Daudet.

Cette conclusion est intéressante étant donné que l'auteur avait renoncé à écrire en catalan à partir en 1923 après avoir été accusée de malversations par et contraint de quitter les institutions catalanes.

4. Square Chabrier
Paris XVII

Le 4 avril 1936

Monsieur Léon Daudet

Cher maître et ami :

Je viens de lire votre éblouissant « Bréviaire » et d'y admirer, avec la constance de votre poésie, celle de vos jugements et de votre amitié.

M'autorisez-vous à l'invoquer - avec des remerciements doublement orientés vers le passé et vers l'avenir, - en faveur d'un jeune ami, Jean Baudry, qui vous demandera de l'introduire auprès de M. Fayard et qui mérite, a bien d'égards cet encouragement ?

Peut-être que la bonté exquise de Madame Léon Daudet vous a déjà parlé de lui, d'après une prière faite au Foyer du Duc de Guise.

Je pars demain pour l'Espagne - ou ce qui en reste, - et le Portugal. Mais la fin de mai me ramenera de nouveau ici.

- « Aquestos muntanyos
Que tan altos son
m'empercun de voire
mos amors ou son »

- « Aquestos muntanyos
Que s'abeixaran
Et tu amouretos
Que pareixeran... »

Et je ne vous dirai jamais adieu

Eug. d'Ors