Catulle Mendès

Catulle Mendès.
Librairie Dentu, Paris, 1898.
In-octavo (in-8°) (240 x 156 x 20 mm), 160 pp.
Demi-reliure en chagrin bleu nuit d'époque, dos à cinq nerfs ornés de filets et fleurons dorés, auteur et titre dorés.

Édition originale de ce conte dramatique représenté sur le théâtre de l'Odéon le 6 décembre 1898 sous la direction de Paul Ginisty, précédé d'une seule représentation au Théâtre Libre d'André Antoine en janvier 1889.

Exemplaire de l'actrice Léonie Yahne qui incarnait le premier rôle avec un sublime envoi autographe signé de l'auteur : « À ma délicieuse, jolie, belle, & féerique Fiammette, - et si enfant et si reine - Léonie Yahne. Catulle Mendès ».

Dans un article consacré au mariage des actrices, le Southland Times annonçait, le 11 mars 1899, que « M^lle Léonie Yahne est, à la fois, l'une des plus belles actrices parisiennes et l'une des plus en vue. »

En 1904, ce drame fut transformé en un opéra en quatre actes par le compositeur Xavier Leroux. Lors de cette adaptation musicale, le critique Jean-Lucien-Adolphe Jullien nous dévoile des précieux détails sur la pièce et Léonie Yahne :

« Il est bien peu d'auteurs qui résistent à la tentation de tirer plusieurs moutures du même sac, et de même que M. Sardou a déjà transformé en opéras Patrie et la Tosca, de même M. Catulle Mendès vient de laisser mettre en musique sa Reine Fiammette. Ce conte dramatique, qui remonte à plus de quinze anneés, avait été écrit par lui à l'intention de M^me Sarah Bernhardt ; mais celle-ci, après s'en être engouée, n'y pensa plus, et le poète, très désireux d'entendre débiter ses jolis vers sur un théâtre (je ne dis pas « de voir sa pièce prendre vie à la scène », car toute la partie décorative était forcément très négligée au Théâtre Libre), il confia son ouvrage à M. Antoine, qui le fit jouer en janvier 1889. La répétition générale, à laquelle j'assistais, fut singulièrement froide, et malgré tout le beau jeu déployé par M^lle Marie Defresnes à côté de M. Capoul qui s'improvisait comédien diseur de vers, la journée ne fut pas heureuse et dut causer une vive déception au poète, irritable et nerveux comme tous les poètes. Une revanche, heureusement, lui fut offerte neuf ans plus tard à l'Odéon, lorsque M. Ginisty s'avisa de rejouer la Reine Fiammette avec une comédienne remarqueblement appropriée au rôle, M^lle Yahne, en l'encadrant dans une mise en scène élégante et même luxueuse, en la faisant accompagner par de la musique de M. Paul Vidal. Plus de soixante représentations récompensèrent cet effort méritoire, et l'auteur cette fois, ne put que remercier tout le monde autour de lui : acteurs et directeur, costumiers et décorateurs, de lui être venus en aide avec tant de zèle et de bonheur. » (Journal des débats politiques et littéraires, 2 janvier 1904).