Tristan Derème

Tristan Derème, Théodore Decalandre (Préfacier - pseudonyme de Tristan Derème).
Le Divan, Paris, 10 novembre 1927.
In-quarto (in-4°) (225 x 175 x 10 mm), 85 pp.
Demi-reliure à coins en box noir d'époque, auteur et titre dorés, tête dorée, couvertures et dos conservés (J.F. Barbance Sᴿ de Yseux-Simier).

Édition originale.

Exemplaire de l'éditeur et écrivain français Édouard Champion enrichi d'un bel envoi autographe signé de l'auteur sous forme de poème composé de 4 quatrains sur l'ensemble du faux-titre :

« À Edouard Champion, ces élégies d'un ancien grammairien.

Grammairien, de sa grammaire
Seule enchanté,

Il dédaigna, la mère amère,
La volupté.

Amour exige que l'on pâme :
Il fut rétif,

Ne voulant voir dans le mot femme
qu'un substantif.

Rose, Clara, Sapho, Lucinde....
Il cria : non !
Et pendant quarante ans, afin de
[raturé: Afin de]
Laisser un nom,

Tel d'un cocon le ver s'habille
Il s'enferma

Pour méditer sur la cédille
Et le tréma.

Je te prie de croire que ce n'est point de moi qu'il s'agit aux [rature] vers ci-dessus.

Affectueusement
Tristan Derème »

Tirage à 635 exemplaires numérotés, dont 35 exemplaires sur vieux Japon à la forme, 100 exemplaires sur papier de Rives teinté bleu et 500 exemplaires sur papier de Rives blanc. Notre exemplaire est l'un des 100 exemplaires numérotés sur Rives teinté bleu, celui-ci n°45.

« Il n'est plaisir nouveau dont ma peine s'enivre :
La même passion me fait souffrir et vivre,
Et je songe au vaisseau qui glisse sur la mer.
Il emporte Clymène et déjà ses cordages
Chantent comme une lyre au souffle des rivages
Clymène, mon bonheur, le monde ne m'est doux
Que si le souvenir enchante ma pensée
Des soir d'un autre avril où je vous ai bercée
Comme une enfant sur mes genoux
Vous dormiez, et, tandis qu'au tendre paysage
La lune doucement glissait au peuplier
Je caressais votre visage
Que mon cœur ne sait oublier »
(Tristan Derème, Extrait du Livre de Clymène)