François Mitterrand
Lettre autographe signée, Ivry-sur-Seine, 6 février 1939, à Catherine Langeais.
Lettre autographe signée, Cannes, 26 octobre 1957.
Lettre autographe signée, Cannes, 26 janvier 1957, 2 pages in-8° sur papier à en-tête de l'hôtel Majestic.
Intéressante lettre dans laquelle il mentionne une polémique quant à la distribution des prix littéraires.
Il exprime son plaisir d'être à nouveau parmi eux et envisage même de se rendre à Nice pour les saluer en personne. Cependant, il tient à rectifier certaines erreurs contenues dans un billet de Pierre Gaxotte (qu'il surnomme Pangloss, d'après les raisonnements trompeurs du philosophe fictif introduit par Voltaire dans Candide ou l'Optimisme) intitulé « Couronnes & volonté », qui critiquait la remise, ou plutôt la « distribution » un peu trop relâchée des prix littéraires. Bauër précise que, bien que trop nombreux, ces prix sont décernés de manière indépendante, du moins dans le cas des Goncourt. Il encourage ainsi à ne pas décourager les prix, mais plutôt à ne pas discréditer les écrivains qui les remettent.
L'auteur annonce également l'envoi d'une chronique personnelle à paraître dans Nice-Matin, où il présente un concert mettant en lumière des compositeurs ayant écrit loin de leur patrie en pensant à elle, tels qu'Georges Enesco, Frédéric Chopin et Antonín Dvořák, soulignant ainsi la pertinence de ce sujet à l'époque.
26 janvier 1957
Cher ami.
Me voici donc une fois encore parmi vous. et avec plaisir. J'aurai certainement l'occasion d'aller à Nice et de vous serrer la main. Et si cette occasion ne se présentait pas, je la ferais naître.
Le petit billet de Gaxotte-Pangloss : « Couronnes & volonté » m'a paru peu confraternel et comme il est inexact sur deux points, je me permets de vous demander de les rectifier par la lettre ci-jointe, qui n'est aucunement polémique et qui même sans doute ne fera que divertir vos lecteurs. Il y a certes trop de prix : mais je puis vous assurer qu'ils se donnent, du moins chez les Goncourt, en toute indépendance.
Il faut peut-être décourager les prix ; mais non discréditer les écrivains qui les donnent, surtout quand on en donne soi-même.
J'espère que vous pourrez accueillir ces quelques lignes et vous en remercie d'avance.
Je vous enverrai une chronique personnelle à Nice Matin au milieu de la semaine prochaine pour paraître avant le jeudi 7 février. (vous me la règlerez du même prix que celles de l'Agence Gaulon). Je tiens à préciser ce que j'ai souhaité faire avec le concert que je présente le 7 février à Cannes : de musiciens qui ont écrit loin de leur patrie en pensant à elle : Enesco, Chopin, Dvořák. Sujet tellement actuel !
A bientôt, donc. Je vous renouvelle mes vœux et mon bien cordial souvenir.
Gérard Bauër
Gérard Bauër (1888-1967) est un critique littéraire et dramatique français, est connu pour être le petit-fils naturel d'Alexandre Dumas père. Après avoir travaillé comme assistant de Georges Clemenceau, il devient critique à L'Écho de Paris et rédige le Billet de Guermantes sous le pseudonyme de Guermantes pour Le Figaro. Il est également écrivain, avec plusieurs ouvrages sur Paris à son actif. En tant que directeur de Paris-Presse et membre de l'Académie Goncourt, il marque la scène littéraire de son époque, recevant notamment le grand prix littéraire de la Ville de Paris en 1959 pour son livre Rendez-vous avec Paris.
En savoir plus...Lettre autographe signée, Ivry-sur-Seine, 6 février 1939, à Catherine Langeais.
25 documents (dont 14 lettres amoureuses) adressés à Méry Laurent par ses proches.
Carte postale autographe signée, Pralognan-la-Vanoise, 4 juillet 1921, à Paul Fuchs.