Virginie Déjazet

Lettre autographe signée, sans lieu, 15 janvier 1856, Eugène Pierron.

Touchante lettre de lamentation au sujet de sa maladie qui retarde une quête.

Le destinataire, Eugène Pierron, disait d’elle : « Son extraordinaire vivacité, son esprit, son talent, et sa capacité à dire ambiguïtés de telle sorte qu’elles lui soient pardonnées, et une indescriptible espièglerie de tout son être contribuèrent à en faire l’une des étoiles les plus brillantes de la scène parisienne. »

Mon cher Piérron

C'est de mon lit que je vous écris. De mon lit. Ou je suis clouée depuis jeudi. Lendemain de notre bonne soirée.

J'aurais eu le temps de mourir sans vous revoir !

J'attendais de jour en jour votre visite, puisqu'il était convenu que je viendrais quêter. L'avez-vous donc oublié ? Je vous prouverai moi que je m'en étais souvenu. Mais hélas ! Souvenir ! Bonne volonté ! Tout cela tombe devant les trois mots. Je suis malade !

Plaignez mon âme plus que mon corps !

Votre triste amie,
Dejazet

Permettez moi d'ouvrir la quête, puisque je ne puis le faire moi même.

15 janvier 1856